Le Carladez

Un peu d’histoire…

« Quand on est du Carladez, on a l’honneur d’être à la fois Rouergat et Auvergnat »
Camille Gandilhon Gens d'Armes (1871-1948)

Le Carladès (ou Carladez, selon si l’on est rouergat ou auvergnat) est un territoire hérité d’une ancienne vicomté née au 11e siècle et devenue comté au 17e siècle.

Le territoire du Carladès est peuplé depuis la Préhistoire. Plusieurs villae (grandes exploitations agricoles) et des voies de communication témoignent d’une occupation durant l’époque gallo-romaine. A l’époque mérovingienne, les limites du Carladès se retrouvent à cheval sur les territoires des tribus franques arvernes et ruthènes. A l’époque carolingienne, les frontières du Carladès sont quasiment en place et le territoire est alors qualifié de « vicecomes », ancêtre de la vicomté.

Cette vicomté est d’abord la propriété d’une puissante famille vassale des comtes de Rodez, les « de Carlat », dont les premiers membres connus remontent à l’an Mil. Ils habitent dans la forteresse de Carlat, qui donne son nom à la vicomté. Cette-dernière appartient ensuite aux comtes de Barcelone à partir du 12e siècle. Les aragonais renoncent au Carladès en 1352, après le passage de la grande peste. 

La vicomté passe alors sous domination anglaise de 1358 à 1361 et les anglais pillent et rançonnent ses habitants. Puis elle devient française par le biais des hommages vassaliques rendus au roi de France. Parmi les vicomtes du Carladès, on peut citer Jacques d’Armagnac, duc de Nemours, et comte de Rodez, célèbre partisan de la Ligue du Bien Public, exécuté par Louis XI le 27 juin 1477. La vicomté dépend directement des rois de France à partir des années 1530. Henri IV ordonne en 1604 la destruction de la forteresse de Carlat, véritable gouffre financier pour la couronne et place forte privilégiée des intrigues et rebelles hostiles au roi.

Le Carladès est cédé au Prince de Monaco au 17e siècle, à la suite du traité secret de Péronne, signé en 1641 par Louis XIII et Honoré II Grimaldi. Les lettres patentes de Saint-Germain-en-Laye, datées de 1643, officialisent la donation et la vicomté du Carladès est alors érigée en comté. 

Le Carladès est aujourd’hui une région naturelle associée au nord de l’Aveyron et au Cantal et à ses volcans.

La faune du Carladez

“Nous avons la chance de vivre en Carladez au milieu d’une nature encore préservée. Le pastoralisme (estive), l’agriculture raisonnée et la surface modeste des parcelles en sont les raisons principales. La conservation des haies, arbustes, arbres et murets permet à la faune sauvage de s’abriter, de trouver des sites de nidification, mais aussi de se procurer des postes d’observation et de se nourrir. Les quelques tourbières (prisées par le Pipit farlouse) ou prairies humides (par les Vanneaux huppés), et les rares prairies naturelles (par les Tarier des près) sont des atouts qui rendent le Carladez attractif pour la faune.

Pour certaines espèces, le sud du Massif Central est devenu un refuge : les Milans royaux, pourtant migrateurs, restent nombreux à hiverner chez nous, tout comme les Pies grièches grises (espèce menacée), qui ont désertées leurs plaines de prédilection, pour se réfugier sur les montagnes du Carladez. Sur les 1000 couples estimés en France, 85% résident dans le Massif Central. Le Grimpereau des bois, si rare en Aveyron, n’est présent que dans le Carladez et l'Aubrac. L’Hermine que l’on peut apercevoir sur nos murs affectionne particulièrement notre pays.

La biodiversité locale est un bien précieux. Son maintien permet l’équilibre naturel de notre milieu et nous en sommes tous les garants. Une meilleure connaissance de cette vie qui nous entoure nous sensibilisera à sa préservation.

Alors soyons curieux, mettons nos sens en éveil et profitons de ce que le Carladez nous offre : ses paysages magnifiques, son bâti remarquable et sa nature généreuse.”

Jean-Paul Ladoux
www.sauvegarde-carladez.com